Je poursuis la publication de textes d’archives, sur
Larmor-Plage que je tape et numérise pour qu’ils puissent êtres référencés et ainsi servir à toute personne curieuse. La première note concernait l’
édito du maire de l’époque Eugène Rémilly, nous allons maintenant, dans le même bulletin de 1972, pouvoir lire un article signé Ch Le Gallo conseiller municipal. Il concerne un plan d’urbanisme dont le conseiller va nous expliquer l’utilité après avoir fait un état des lieux de la situation depuis 1949 date du plan de reconstruction de la commune.
Ce qui est particulièrement intéressant est que l’on retrouve, par la forme des parcelles indiquées, le caractère rural du territoire de la commune. Ce plan a donné lieu à une carte représentant le futur (aujourd’hui)…et bien on voit qu’une partie de ce qui avait été prévue a bien été réalisée et que d’autres prévisions n’ont «heureusement» pas vue le jour comme la ZAC dans les zones humides.
Ce qui est frappant de ces plans c’est qu’ils sont toujours « moderne » et fait pour le bonheur de tous. Le problème est que maintenant on fait la même chose ! Evidemment on ne se trompera plus, c’est promis juré…
Bonne lecture et à bientôt pour concocter un plan du bonheur...
Larmor-Plage 1972
Bulletin municipal d’information
LE PLAN D’URBANISME
But et Utilité
La commune de Larmor-Plage a été dotée, après la guerre 1939-1945, au titre de commune sinistrée pour faits de guerre, d’un premier plan d’aménagement et de reconstruction approuvé en juin 1949.
A cette époque, il était difficile de pressentir l’évolution rapide, à partir des années 1950-1955, de l’ensemble de l’agglomération lorientaise et notamment de celle de Larmor ; aussi les prévisions du plan se sont limitées aux aménagements de l’agglomération ancienne et de ses abords immédiats.
Des modifications successives concernant l’extension des zones de construction, le long de voies existantes, y ont été apportées mais le problème des équipements liés à ses extensions n’ayant pas fait l’objet d’études simultanées, le développement n’a pu être coordonné au mieux des intérêts de tous : commune et particuliers.
Ultérieurement, dans le cadre du schéma d’urbanisme de la région lorientaise portant sur 16 communes, l’intérêt de l’établissement d’un nouveau plan d’urbanisme a été reconnu en raison de la situation côtière de la commune, de sa proximité directe de Lorient et des tendances manifestées par nombre de personnes (constructeurs éventuels ou locataires éventuels) désireux de profiter de son site et de la proximité des plages et de la mer.Cette seconde étude a porté sur l’établissement d’un plan directeur et d’un plan de détail qui ont été approuvés en mars et juin 1971.
Les problèmes à résoudre concernaient :
- le choix raisonnable des secteurs d’extension possibles à partir de l’agglomération existante,
- l’étude du réseau des circulations principales nouvelles à prévoir pour relier l’agglomération actuelle et les différents secteurs d’extension retenus, tout en laissant au C.D. 29 sa vocation de voie de liaison rapide avec Lorient,
- le choix et les emplacements préférentiels des équipements collectifs à prévoir en fonction des développements futurs des nouveaux secteurs d’habitation : groupes scolaires, C.E.G., C.E.S, centre sociaux, centres commerciaux, terrains de sports, parkings, espaces libres, etc .,
- la localisation des activités industrielles dont la création est souhaitable pour assurer sur place un emploi à la main-d’œuvre de la population active de la commune,
- l’étude des réseaux nécessaires pour desservir l’ensemble : alimentation en eau potable, assainissement (eaux pluviales et eaux usées).
Les plans prévoient :
- pour l’habitation : la possibilité de développer des secteurs de construction de part et d’autre du C.D. 29 entre l’agglomération actuelle et les rives du Ter, délimités à l’est par la rade et le Ter et englobant à l’ouest les zones de Kerhoas, Le Fons, Kercavès, Kerderff et au sud le secteur de Lorient-Plage jusqu’à Kerpape,
- pour les activités industrielles :
- Un secteur portuaire pour les établissements ayant une activité liée à la plaisance en bordure de la rade entre le Kernével et le Thalweg de Quélisoy, à réaliser sur le domaine maritime.
- Un secteur pour les industries de toutes catégories à proximité de la vraie Croix entre la route de Plœmeur et le C.D. 185. - Une zone agricole comprenant le surplus du territoire communal.
Au total, pour une superficie du territoire communale de 723 hectares, la surface future de la zone d’habitation est prévue de l’ordre de 300 hectares.Ces prévisions ouvrent une possibilité de création de logements de l’ordre de 8 000, d’une population nouvelle de près de 24 000 et d’une population globale proche de 30 000 habitants.Les choix retenus au plan d’urbanisme présentent donc un intérêt essentiel pour la commune et pour les particuliers : propriétaires de terrains et acquéreurs éventuels.
Pour la commune, le plan constitue un instrument de travail fondamental destiné à lui permettre en fonction de ses possibilités budgétaires :- d’organiser progressivement le développement des secteurs d’habitation à partir de l’aglomération actuelle- et de programmer d’une part les renforcements et créations de réseaux primaires, voies, eau, assainissement, électricité, d’autre part, les équipements collectifs qui deviendront nécessaires pour les besoins des nouveaux quartiers d’habitation, groupes scolaires, maternelles, collèges, etc.
Pour les particuliers : le plan les mets à même de connaître les possibilités et les conditions de construction.Le plan avec son règlement fixe en effet les données concerant les possibilités d’utilisation du sol : dimensions minima des parcelles, distances à respecter vis-à-vis des voies ou des limites latérales, volume des constructions, matériaux de gros-œuvre et de toiture, etc.Il n’est évidemment pas pensable que la commune puisse équiper en même temps, toutes les zones d’habitations prévues en sorte que les nouveaux secteurs d’habitation ne pourront être bâtis que dans la mesure où ils seront dotés des voiries et réseaux correspondant à leur étendue et pourront être raccordés aux réseaux principaux.
Les propriétaires du sol, quant à eux, auront à résoudre au préalable dans la majorité des cas, le problème posé par le parcellaire actuel.Le territoire communal est, en effet, constitué par une multitude de parcelles appartenant ou ayant appartenu à des exploitations agricoles (il suffit de consulter l’une des feuilles du cadastre actuel).Les parcelles se présentent, en très grande majorité, sous forme de bandes étroites (exemples : 5, 7, 8 m de largeur sur 30, 40 et même 100 m de longueur) imbriquées les unes dans les autres et pour la plupart desservies par des servitudes de passage à usage agricole. Sous cette forme, elles sont inaptes à la construction.
Tenant compte de ce fait, le plan d’urbanisme a prévu l’obligation d’une étude préalable de plan de masse par secteurs afin que soit d’abord réalisée une bonne préparation du sol par un nouveau parcellaire et la prévision des dessertes et équipements.
Dans tous les secteurs d’extension, ce problème constitue la pierre d’achoppement de toute opération de construction.
Pour la résoudre, les propriétaires devraient se grouper entre eux et procéder soit par remembrement amiable, soit par association foncière à une nouvelle répartition des terrains en parcelles constructibles et à un équipement correspondant, en voiries, réseaux, services collectifs.
La bonne volonté et la bonne entente de tous seront indispensables pour y parvenir.
Deux exemples récents illustrent ce propos. Dans le secteur situé entre la route du Petit Phare et l’avenue Jules Le Guen où deux terrains, situés l’un au Petit Phare, l’autre au Vimio, inutilisables en raison de leurs formes et de leur absence de desserte et d’équipements, ont été convertis en 123 parcelles propres à la construction ; les travaux de voirie et d’équipement sont entrepris pour l’un et dans peu de temps pour l’autre. Dans le même but, la commune elle-même projette une opération similaire dans le secteur nord de Kéramzec sur des terrains lui appartenant et souhaite que le plus grand nombre de propriétaires du secteur s’associe à son initiative pour réaliser un nouveau quartier bien organisé et équipé. Une extension progressive poursuivie dans ce sens devrait permettre de satisfaire les nombreuses demandes d’acquisitions de terrains et de réaliser de nouveaux quartiers d’habitation où il serait agréable de vivre.
De tels exemples concrets démontrent l’utilité d’un plan d’urbanisme dont les données de base, même si elles doivent être adaptées dans le détail constituent un outil précieux pour l’administration municipale et les particuliers, en leur fournissant un cadre de travail, une possibilité de prévoir l’évolution, un programme d’action
Ch. LE GALLO
Conseiller municipal
Mots-clés : histoire,
urbanisme,
Larmor-Plage